Annie Ernaux n’a pas grandi dans un milieu intellectuel, mais elle a très tôt éprouvé le besoin d’écrire pour exprimer ses différences et les contradictions sociales qu’elle vit. Avant d’être reconnue pour son art, elle a vécu une jeunesse marquée par la honte de ses origines modestes, travaillant comme fille au pair ou en colonie de vacances. Autodidacte en écriture, elle a exploité son expérience personnelle – l’avortement clandestin, la mobilité sociale, la mémoire familiale – pour rédiger des œuvres à la fois intimes et universelles. Son parcours montre qu’une écriture ancrée dans le réel peut bouleverser les conventions littéraires et atteindre une portée politique, même sans appartenir aux cercles littéraires traditionnels.