Sarah Maldoror

1929 - 2020 Réalisatrice - Actrice

Faire des films, c'est faire acte de mémoire et de résistance. C'est raconter les silences, les absences, les luttes.

Qui est-elle ?

Sarah Maldoror est une pionnière du cinéma africain et antillais, ainsi qu'une des premières réalisatrices noires à s'imposer sur la scène internationale. Née Sarah Ducados en 1929, en France, elle choisit plus tard le nom de Maldoror en hommage au personnage des Chants de Maldoror de Lautréamont, une figure de révolte et de poésie sombre. Elle est une militante anticolonialiste, féministe et engagée dans les luttes pour la décolonisation au travers de son cinéma.

Ses réalisations

Sarah Maldoror a marqué le cinéma avec des œuvres engagées, poétiques et radicales. Son film le plus emblématique est Sambizanga (1972), tourné en Angola, qui relate l'arrestation et la mort d'un militant du MPLA, mouvement pour la libération du pays, du point de vue de sa femme. C'est un des premiers longs-métrages africains réalisés par une femme, et il demeure un chef-d'œuvre du cinéma de lutte. Avant cela, elle réalise Monangambé (1969), un court-métrage inspiré d'un texte de José Luandino Vieira, qui dénonce la torture coloniale au Portugal. Son œuvre traverse les continents : Afrique, Antilles, Europe.

Sa voie

Sarah Maldoror se forme au théâtre à Paris, puis au cinéma à Moscou, aux côtés d'Ousmane Sembène et sous la houlette des maîtres soviétiques. Son engagement politique l'amène à militer aux côtés de son compagnon, le poète angolais Mario Pinto de Andrade, fondateur du MPLA. Son cinéma devient alors un outil de libération, contre les dominations coloniales et racistes. Femme, noire, engagée dans un monde cinématographique dominé par les hommes et les récits occidentaux, elle a su tracer un chemin singulier, profondément politique, et toujours poétique.

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